Jessica Gobran,
Enseignante de 6e année

Jessica Gobran est enseignante en 6e année et enseigne depuis deux ans. Elle travaille dans une école intermédiaire située à Airdrie, en Alberta. Airdrie est une petite ville en pleine croissance, dont la population est relativement homogène sur le plan ethnique. Ayant grandi dans une grande ville plus diversifiée, Jessica a pu acquérir une compréhension nuancée de diverses cultures et perspectives. Elle constate que le contexte de ses élèves est différent de celui dans lequel elle a grandi, mais qu’elle peut utiliser ses cours de sciences sociales pour les initier à divers points de vue. Bien que la ville d’Airdrie soit culturellement homogène, les élèves de Jessica viennent de milieux socioéconomiques variés, et beaucoup ont des besoins différents sur les plans de l’apprentissage et du développement socio-affectif.

Airdrie, Alberta

Engagement civique

Jessica utilise l’étude comparative des formes historiques et modernes de la citoyenneté pour enseigner l’importance de l’engagement civique à ses élèves.

Deux des modules de 6e année aident particulièrement les élèves à comprendre et à apprécier leurs droits et responsabilités en matière de participation civique. Le premier module porte sur la démocratie dans l’Athènes antique, et le second propose aux élèves une simulation de vote moderne.

« La structure très patriarcale de l’Athènes antique et le fait que seules les personnes choisies de certains groupes étaient autorisées à voter et à participer aux décisions du gouvernement suscitent beaucoup de réactions chez les élèves, explique Jessica. Ensuite, lorsque nous voyons les systèmes de gouvernement contemporains, si un élève comprend que le vote était autrefois limité, je pense qu’il sera plus motivé à aller voter ou à participer à son gouvernement parce qu’il peut reconnaître que, historiquement, à certains endroits, il n’aurait peut-être pas pu le faire. »

Pour Jessica, l’un des aspects les plus gratifiants de l’enseignement est de voir les élèves faire des liens entre la matière enseignée et leur rôle dans la société.

Elle mentionne que ses élèves réfléchissent au fait que « historiquement, dans l’Athènes antique, les femmes n’étaient pas autorisées à participer et n’étaient pas considérées comme des citoyennes. Cela influence la façon dont je vois et interprète ma place civique dans le Canada aujourd’hui, parce que je sais que, lorsque j’aurai 18 ans, si je suis une femme, je pourrai quand même participer. C’est donc très gratifiant lorsque les élèves font ce lien et cette interprétation à la lumière de leur propre identité, parce que la matière que vous leur enseignez semble utile. Ils peuvent faire quelque chose avec cet apprentissage ».

Enseignement et apprentissage

Jessica prend soin d’intégrer les intérêts de ses élèves dans son programme-cadre afin qu’ils se sentent personnellement touchés par l’histoire.

L’un des projets clés de la classe d’études sociales de Jessica en 6e année est un projet d’histoire personnelle au cours duquel les élèves apportent leur propre artéfact historique.

Comme l’explique Jessica, « c’est l’occasion de discuter des histoires personnelles et de la façon dont nous abordons le programme d’études sociales et d’arts du langage à partir de nos propres histoires, expériences et points de vue. Je donne ensuite la parole aux élèves pour qu’ils présentent un objet de leur choix qui reflète leur personnalité et leurs intérêts. »

En donnant aux élèves l’occasion d’apporter leurs propres objets en classe, Jessica leur apprend que l’histoire peut être amusante, flexible et personnelle.

« Les enfants, surtout à cet âge, veulent apprendre l’histoire d’une manière plus interactive. Ils ne veulent pas simplement s’asseoir et apprendre à propos d’un artéfact. Ils veulent le toucher, le sentir, le porter et peut-être ressentir ce qu’un chevalier aurait ressenti, par exemple. »

En enseignant à ses élèves que l’histoire peut prendre diverses formes, Jessica les incite à voir que l’histoire ne se résume pas à une longue liste de dates et de faits. 

« Je ne pense pas que l’enseignement de l’histoire consiste à énumérer des dates et des faits se rapportant aux chevaliers et aux rois du Moyen Âge, etc. Je trouve cela plutôt ennuyant, de dire Jessica. Mais j’aime l’histoire, parce que c’est une bonne façon, selon moi, de comprendre sa propre identité et celle des autres. »

Cocréé par Jessica Gobran et Abigail Smith