Lindsey Bingley,
Stratège en apprentissage, enseignante au niveau primaire
Lindsey Bingley est enseignante de 4e à 6e années depuis plus de 10 ans et est maintenant stratège en apprentissage. À titre d’enseignante au primaire, Lindsey a enseigné les études sociales ainsi que toutes les autres matières principales à ses élèves. Elle enseigne à la Foothills Academy, une école privée de Calgary, en Alberta, depuis trois ans. Même si elle n’enseigne plus directement les études sociales, elle est membre du comité d’éducation pour la réconciliation de son école, elle contribue à la planification des événements, activités et leçons destinés aux élèves de la 3e à la 12e années pour l’année scolaire. Tous les élèves de son école ont des difficultés d’apprentissage et des plans pédagogiques individualisés (PPI). Dans cette école privée spécialisée, Lindsey peut adapter le matériel de manière à ce qu’il convienne aux besoins de ses élèves. Elle a constaté les inconvénients et les avantages d’enseigner l’histoire dans une « jeune » province comme l’Alberta, qui s’est jointe à la confédération en 1905. Lindsey mise sur la riche histoire autochtone de la province ainsi que sur celle des colons, et essaie de trouver des artéfacts locaux pour ce faire. Même s’il est parfois difficile de trouver de tels artéfacts en Alberta, elle trouve formidable de faire partie de l’histoire d’un lieu qui continue de croître et de développer son caractère moderne.
Foothills Academy
Calgary, Alberta
Enseignement et apprentissage
Lindsey ne craint pas d’enseigner à ses élèves les aspects difficiles de l’histoire.
En tant qu’enseignante aux derniers nivaux scolaires du primaire, Lindsey souhaite que ses élèves aient une pensée critique sur l’histoire du Canada et leur propre identité dans un pays colonisé, même à leur jeune âge.
Lindsey a déclaré ce qui suit : « Je commence l’année en leur disant qu’ils ne viennent pas à l’origine de ce pays s’ils ne sont pas Autochtones. Ils sont souvent stupéfaits ou surpris de cela, car ils n’y pensent pas à 9 ou 10 ans. »
Lindsey a aussi décrit les façons dont elle présente divers récits de l’histoire du Canada dans sa classe. Une ressource importante qu’elle a identifiée est un livre d’histoire sur un enfant nippon-canadien victime de racisme et de discrimination pendant la Seconde Guerre mondiale.
En utilisant ce livre d’histoire, les élèves de Lindsey « découvrent qu’il y a des épreuves très difficiles à surmonter dans l’histoire du Canada. Je pense qu’il offre également une mise en contexte pour les discussions sur d’autres moments douloureux de l’histoire, car on constate que les minorités visibles, tout comme les Autochtones dans les écoles résidentielles, ont vécu des choses horribles. Notre image d’un Canada neutre et très amical n’est pas toujours juste ».
Les jeunes élèves peuvent être surpris par ces faits difficiles en classe; cependant, Lindsey est d’avis qu’il est important pour les élèves d’apprendre ces éléments complexes et peu reluisants tôt afin qu’ils puissent devenir des penseurs critiques.
Connaissances autochtones
Lindsey parle de l’histoire et de la culture autochtone et métisse de façon pensée et délibérée dans son enseignement des études sociales en Alberta.
Bien que Lindsey intègre les connaissances autochtones en classe, elle priorise les occasions pour ses élèves d’apprendre, le plus possible, directement des personnes autochtones et métisses.
« Je dis aux enfants qu’il est important que les Autochtones et les Métis aient la possibilité de décrire leur propre culture », a expliqué Lindsey. Même s’il peut parfois être difficile d’avoir accès aux personnes et ressources appropriées pour ses élèves, elle essaie de bien réfléchir à son rôle en tant qu’enseignante non autochtone. Elle s’efforce de trouver un équilibre entre ses responsabilités pédagogiques et permettre à ses élèves d’entendre « autant que possible les points de vue des Autochtones et des Métis ».
Lindsey reconnaît qu’elle aura toujours une certaine crainte de ne pas représenter l’histoire et la culture autochtones comme il se doit. Toutefois, cela ne l’empêche pas d’enseigner une partie importante de l’histoire et des connaissances canadiennes.
« J’ai participé à de nombreuses activités de perfectionnement professionnel sur le savoir autochtone, et je m’assure de visiter les réserves et la terre. Je discute aussi avec les aînés et autres gardiens du savoir. Je veux m’assurer que je comprends comment bien enseigner la matière, car je veux bien la représenter. Parler aux gens m’a permis d’être plus sûre de mon enseignement. Je continue à apprendre parce que je veux éviter que la crainte m’empêche d’enseigner la matière.
Cocréé par Lindsey Bingley et Abigail Smith