Gregory Wilson,
Enseignant
Enseignant en anglais et en histoire, Gregory Wilson a enseigné les STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques) à des élèves du jardin d’enfants à la troisième année, de la quatrième à la sixième année et de la septième à la neuvième année. Il cumule dix-huit années d’enseignement dans divers milieux, notamment dans des communautés des Premières Nations des Territoires du Nord-Ouest, ainsi que dans le nord et le sud de l’Ontario. Gregory enseigne actuellement à la Faculté d’éducation Mitch et Leslie Frazer de l’Université technologique de l’Ontario, à Oshawa. Sa pratique dans les communautés des Premières Nations marque une expérience unique dans la carrière de Gregory. Dans le nord de l’Ontario, il a travaillé dans des communautés éloignées où les élèves n’avaient pas vraiment la possibilité de se rendre dans les grands centres urbains. Il a occupé son premier emploi dans une petite communauté autochtone du Nord accessible par avion. C’était un milieu totalement nouveau pour lui : « … après une semaine, j’allais pleurer dans le corridor, je voulais partir en raison de la différence de contexte ». Chaque communauté nordique avait des ressources, un contexte social et une géographie qui la rendaient unique.

Faculté d’éducation Mitch et Leslie Frazer, Université technologique de l’Ontario, à Oshawa.
Brantford, Ontario

Programme-cadre et ressources
Les expériences que Gregory a vécues dans les communautés éloignées des Premières Nations l’ont fait grandir comme enseignant. Dans le nord de l’Ontario, Gregory a découvert que l’emplacement et le contexte ont une grande importance. Les communautés étaient petites, et certaines écoles comptaient à peine huit élèves.
Pour aider les élèves à réussir, il lui a fallu adapter le programme à leurs besoins et intérêts. Le contexte unique des élèves a motivé Gregory à adapter le programme-cadre disponible. « J’ai dû modifier le programme-cadre et ne pas utiliser les ressources dont je disposais », explique-t-il.
Il a accordé une attention particulière au contexte de ses élèves pour guider sa pratique. « En établissant des liens. Il ne s’agit pas de moi, mais de ce dont les élèves ont besoin. Pour des élèves vivant dans le Bouclier canadien, un cours sur la vie au XIXe siècle dans le sud de l’Ontario étant sans intérêt. »
Les communautés autochtones du Nord ont façonné sa vocation d’enseignant : « … c’est là que j’ai vraiment compris que l’emplacement et le contexte ont une grande incidence sur la compréhension des élèves et sur les liens qu’ils pourront établir avec la matière, pour les aider à réussir. C’est à moi qu’il revient d’éliminer ces obstacles pour que l’élève puisse réussir dans ma classe ».
Lorsqu’il enseignait dans le sud de l’Ontario, Greg utilisait des histoires qui illustraient le renforcement des liens entre leur communauté, le reste du sud-ouest de l’Ontario, le Canada et le monde. Il utilisait des ressources pour rendre ces liens concrets, notamment en racontant aux élèves des histoires que l’on ne trouve pas dans les textes scolaires traditionnels, comme celle d’une personne en esclavage qui s’est enfuie et s’est ensuite établie en ville où elle a mis en place le premier système de transport hippomobile de Toronto. À l’aide d’une copie numérique d’une peinture datant des années 1840, il a montré à ses élèves les couleurs jaune et rouge distinctives des voitures, les mêmes que celles des autobus et des métros actuels de Toronto. Son objectif était de montrer « un symbole des transports publics à Toronto » afin que les élèves comprennent comment « … un esclave noir en fuite a eu une influence considérable sur le système de transport public que nous utilisons chaque jour à Toronto ».

Connaissances autochtones
Son emploi d’enseignant dans le Nord a permis à Gregory de profiter du savoir autochtone des élèves auxquels il a enseigné. Comme il l’explique : « J’ai appris de mes élèves. Et ce qu’ils m’ont appris, je l’ai utilisé au cours des années suivantes. »
Gregory s’est inspiré du contexte unique de ses élèves en incorporant des histoires locales pertinentes et en utilisant les ressources de la communauté environnante. Par exemple, lorsqu’il donnait un cours sur les pensionnats pour Autochtones dans le nord de l’Ontario, Gregory faisait appel à l’expertise d’aînés autochtones de la région pour que ses élèves entendent un point de vue personnel. Des expériences en classe de ce genre ont permis aux élèves d’établir un rapport personnel avec leur contexte.
Les liens établis avec des aînés de la région ont aussi permis aux élèves de Gregory de découvrir les modes de compréhension autochtones. Comme le décrit Gregory, « … ils disent que le Créateur nous a donné deux yeux, le Créateur nous a donné deux oreilles et le Créateur nous a donné une seule bouche. Il y a une raison à cela : voir et écouter sont deux fois plus importants que parler ». Cela a conduit Gregory à adopter une approche plus centrée sur l’élève : « … vous ne pouvez pas entrer dans la salle de classe en affirmant ‘c’est moi qui ai les réponses’. Vous devez observer et écouter. Les élèves vous diront ce dont ils ont besoin et ce pour quoi ils ont besoin d’aide, et vous devrez suivre leurs conseils et en tirer des leçons. »
Cocréé par Gregory Wilson et Paul McGuire