Thomas Searby,
Enseignant au niveau secondaire

Thomas Searby enseigne les études sociales, les arts culinaires et la menuiserie aux élèves de la 8e à la 12e années, et est enseignant depuis sept ans. Il travaille à l’école secondaire publique Houston, une petite école secondaire d’environ 200 élèves située à Smithers, une communauté du Nord de la Colombie-Britannique d’environ 2 000 habitants. Les élèves de cette communauté, qui se trouve dans le territoire ancestral de la Première Nation Wet’suwet’en, sont d’origines variées, soient blanches, autochtones et sud-asiatiques. Thomas a expliqué que les liens que les gens de la région entretiennent avec la terre et l’extraction des ressources peuvent rendre l’enseignement des études sociales particulièrement important dans son contexte, car ils sont souvent profondément ancrés dans la vie des élèves et des membres de leurs familles.

Houston Secondary School
Smithers, British Columbia

Pensée historique

Thomas a une solide expérience des concepts de la pensée historique. Lorsqu’il enseigne, il établit des liens entre les événements historiques et la réalité actuelle des élèves.

Ayant fréquenté un institut de pensée historique et citant les « six grandes approches » comme influences sur son style d’enseignement, la philosophie d’enseignement de Thomas consiste à offrir aux élèves des occasions d’explorer les sources primaires, de visiter des expositions et de participer à des simulations. Il remet en question les styles plus traditionnels d’enseignement de l’histoire qui reposent sur la mémorisation des dates et des noms, affirmant qu’ils sont dépassés. Thomas a indiqué que la pensée historique aide à mettre l’histoire en contexte et à motiver les élèves, ce qui leur permet de découvrir divers points de vue et expériences. 

Thomas a parlé avec enthousiasme d’une activité dans le cadre de laquelle il demande à ses élèves de 10e année d’examiner un livre publié en 1927, et qui se trouve dans la collection archivistique du musée local. Ce livre fait état d’un sentiment anti-immigration des Asiatiques au Canada, qui était courant au Canada à l’époque.

Thomas a indiqué que « cela permet aux élèves de voir ces exemples dans un contexte historique. À quoi pensaient les gens? Que publiaient-ils à l’époque? » Il était important pour lui que les élèves enquêtent sur l’importance du livre en posant des questions sur le contexte juridique et culturel au moment de sa publication. 

Même si le contenu du livre était délicat, Thomas a affirmé qu’il ne faut ignorer aucun aspect de l’histoire, car l’histoire permet d’éclairer les difficultés auxquelles les élèves sont confrontés aujourd’hui. Comme il l’a dit, le livre lui-même et la pensée historique sont « un exemple de façon dont on peut, espérons-le, sensibiliser et favoriser des conversations honnêtes, avoir un regard critique envers nous-mêmes et sur notre histoire, et bâtir un avenir meilleur ».

Enseignement et apprentissage

Thomas combine les ressources communautaires et l’intérêt des élèves pour favoriser les expériences d’apprentissage dans le cours d’histoire.

Les pratiques d’enseignement de Thomas permet aux élèves d’écouter et d’apprendre sur leurs propres histoires avec les membres de la communauté. 

Thomas a déclaré ce qui suit au sujet d’un chef wet’suwet’en local qui a pris la parole dans sa classe : « Il parlait de sa vie ici de façon si éloquente et si belle. Son amour pour son territoire ancestral, sa terre et ses formidables relations était évident, et il pouvait parler du racisme dont il a été victime et qui est encore présent aujourd’hui. » 

Thomas a dit que les membres de la communauté offrent un niveau de compréhension en dehors de la classe : « Dans la mesure du possible, je suis heureux d’inviter quelqu’un qui a plus de connaissances que moi. »

Il croit que ces occasions contribuent également à établir des liens avec notre réalité actuelle et la vie des élèves.

« Pour moi, l’un des aspects les plus gratifiants de l’étude de l’histoire est qu’il y a quelque chose pour tout le monde. Il y a toujours quelque chose qui va capter notre attention. Une personne dans ma classe détestait tous les sujets dont nous traitions, jusqu’à ce que l’on parle du droit de vote des femmes. Soudainement, une flamme s’est allumée en elle et elle aimait tout de ce sujet. Elle s’intéressait aux difficultés et à l’histoire, et était clairement très passionnée par la situation moderne des femmes également. Nous avons noué une relation avec cette simple leçon sur le droit de vote des femmes au Canada.

Cocréé par Thomas Searby et Christine Moreau