Michael Scholes,
 Enseignant d’histoire

Cumulant 17 années de pratique, Michael enseigne l’histoire aux élèves de la 7e à la 11e année. Il enseigne à l’école secondaire de Shawinigan, école publique située à Shawinigan, au Québec. Cette petite école anglophone de la maternelle à la 12e année se trouve dans la communauté majoritairement francophone de Shawinigan, qui est située à environ 160 kilomètres de Montréal. Établie près de la rivière Saint-Maurice, la ville comptait 49 620 habitants au recensement canadien de 2021. Michael explique que la communauté est confrontée à plusieurs défis. La plupart des élèves viennent de familles monoparentales, et beaucoup d’élèves ont des difficultés d’apprentissage. Au fil des quinze dernières années, il a appris à bien connaître ses élèves. « Je croise les enfants partout. Je suis l’entraîneur de basket-ball, je dirige les activités parascolaires; ces enfants sont avec moi de neuf heures du matin à sept heures du soir, presque tous les jours de la semaine. »

 École secondaire de Shawinigan
Shawinigan, Quebec

World War I artillery shell
image fournie par Michael Scholes.

Programme-Cadre et Resources

Michael a trouvé un moyen unique de faire participer ses élèves en utilisant un artéfact historique particulier.

Lorsque le seul autre enseignant d’histoire de l’école est parti à la retraite, il a remis à Michael un obus d’artillerie de la Première Guerre mondiale ayant appartenu à son grand-père, qui avait combattu pendant la guerre. L’obus présente des caractéristiques uniques : « de nombreuses gravures, il est recouvert de fleurs et porte des inscriptions sur toute sa surface ». L’obus est exposé dans la classe de Michael, mais les élèves doivent attendre jusqu’en 11e année pour connaître son histoire unique. « Je dois trouver une façon de les intéresser. Tout au long des années qu’ils le voient accroché derrière mon bureau, ils me demandent toujours : ‘Monsieur, on peut en parler?’ Je leur réponds toujours : ‘Vous devez attendre ce cours particulier!’ Ça suscite leur intérêt. Ils ont hâte. »

L’obus permet de faire revivre l’histoire du Canada aux élèves. Même si la guerre a eu lieu il y a plus d’un siècle, Michael explique qu’il s’agit toujours d’un événement déterminant de notre histoire. Ce qui fait la particularité de l’obus d’artillerie de Michael, c’est que des soldats y ont gravé leur nom en 1918. L’obus est présenté comme un artéfact intéressant, mais à mesure qu’il raconte son histoire, il devient beaucoup plus que cela. « Nous nous intéressons à la guerre des tranchées, à son histoire, aux soldats, aux conditions dans lesquelles ils ont dû vivre. L’obus guide la classe à travers les différents thèmes que j’enseigne. »

Painting of Harbour
La destruction du thé dans le port de Boston, lithographie de Nathaniel Currier représentant le Boston Tea Party de 1771. Image via Wikimedia Commons.

Enseignement et Apprentissage  

Michael évite autant que possible d’utiliser le manuel et fait participer activement ses élèves à diverses activités d’apprentissage qui, selon lui, garderont l’intérêt de ses élèves.

« J’utilise le manuel le moins possible et je fais vraiment beaucoup de jeux de rôles ». Michael utilise les jeux de rôles pour aider les élèves à mieux comprendre les personnages qu’ils étudient. Il souhaite que ses élèves s’impliquent activement dans l’histoire qu’ils apprennent. « J’essaie de trouver des façons de les faire lever de leur chaise au moins deux fois par cours. »

Il explique que les élèves n’ont pas besoin de connaître les dates par cœur, que l’important, c’est ce qu’ils font avec les renseignements historiques. « Il faut vouloir rendre la matière accessible aux jeunes, et cela n’a rien à voir avec la mémorisation des dates. »

Lorsqu’il prépare ses cours, Michael consulte une grande variété de sources pour présenter à ses élèves différentes perspectives et interprétations d’événements passés. « J’aime pouvoir expliquer que les choses ne se sont pas vraiment déroulées comme les gens le pensent. »

Michael utilise l’histoire du Boston Tea Party pour illustrer son propos. « Oh, le Boston Tea Party avant la révolution américaine. Tout le monde apprend que le roi a adopté une loi sur le thé, alors nous allons larguer le thé dans l’océan. En fait, la loi permettait de vendre le thé sans payer les taxes, de sorte qu’il était moins cher, ce qui veut dire que des personnes puissantes dans les treize colonies allaient perdre de l’argent. Elles ont donc largué le thé pour maintenir le prix élevé de leur thé. »

The Centre Block, Canadian Parliament building
l’Édifice du Centre du Parlement du Canada. Image via Wikimedia Commons

Engagement Civique

Comme Michael travaille dans une ville relativement petite du Québec, il encourage ses élèves à s’intéresser au monde qui les entoure en discutant du paysage politique actuel. 

Il explique que ses groupes passent beaucoup de temps à discuter de l’actualité. « Que fait François Legault? Que fait Justin Trudeau? Quel est leur objectif? De quelle façon peuvent-ils l’atteindre? » 

Il a également organisé des sorties avec les élèves à New York, à Québec et à Montréal. Bien que ces visites aient été interrompues pendant la pandémie de COVID-19, il prévoit en organiser une à Ottawa prochainement. « Je les emmène tous à Ottawa. Nous irons au Musée canadien de la guerre. Ils ont hâte de visiter quelques musées, et ils auront droit à une visite privée du Parlement. »

Les sorties éducatives sont l’un des moyens qu’utilise Michael pour encourager ses élèves à établir des liens avec la communauté générale. Dans le passé, il a emmené des élèves à Québec et à Montréal pour les aider à mieux comprendre comment ces communautés se sont développées au fil du temps. 

Il a également fait l’effort d’inviter le député local dans ses classes. Ces visites donnent aux élèves de Michael une bonne idée du fonctionnement de leur système politique. Michael est très fier du travail qu’il accomplit au sein de sa communauté. « J’adore mon travail. Je suis un simple enseignant d’histoire au secondaire. Mais j’aime vraiment ça. Ça me passionne. Et si j’arrive à communiquer cette passion aux enfants, je trouve que c’est très gratifiant. »

Cocréé par Michael Scholes et Paul McGuire