Vivien Herbreteau,
Enseignant d’histoire et sciences sociales

Vivien Herbreteau enseigne l’histoire et les sciences sociales de la 7e à la 12e année depuis 9 ans, incluant un cours d’histoire du Baccalauréat International (IB). Il enseigne dans une école qui compte environ 500 élèves au sein du Conseil scolaire acadien provincial (CSAP), juste à côté de Halifax, en Nouvelle-Écosse. C’est par ailleurs historiquement la première école secondaire en langue française de la province. Vivien enseigne à des classes multiculturelles, composées d’élèves issus de diverses communautés. 

École secondaire Mosaïque
Dartmouth, Nouvelle-Écosse

L’enseignement et l’apprentissage

Les programmes d’histoire du CSAP et l’IB permettent à M. Herbreteau d’explorer un contenu historique varié qui est influencé d’abord et avant tout par les élèves qui se trouvent devant lui. Il aime utiliser une approche géographique de l’enseignement (pédagogie du lieu) pour permettre aux élèves de se connecter avec le territoire qui les entoure. Comme il l’explique, « étant donné que la Nouvelle-Écosse a été la première province à être colonisée, j’accorde beaucoup d’importance, dans l’histoire du Canada en tout cas, à cette partie de l’histoire, parce que nous en avons encore des vestiges ». Par exemple, à Halifax, il y a une forteresse qui a été construite en même temps que la ville, pour lutter contre Louisbourg en 1749. En général, ses élèves connaissent cet endroit ou, pour la plupart, l’ont visité au moins une fois. M. Herbreteau utilise ce type de lieux où les élèves sont déjà allés pour raconter leurs histoires afin qu’ils puissent faire ces liens avec son enseignement. 

M. Herbreteau est aussi reconnu pour son enthousiasme à « ouvrir des parenthèses » sur l’actualité ou sur diverses thématiques. Lorsqu’un sujet intéresse ses élèves, il considère qu’il est important de l’aborder. Pour M. Herbreteau, l’élément le plus important de l’enseignement est de susciter la curiosité des élèves. Il prend donc le temps de s’informer sur les sujets qui intéressent son groupe. Comme il l’explique, « Et je fais ça, parce que je sais que c’est ça qu’ils vont se souvenir [et] peut-être pouvoir expliquer à leurs amis ». M. Herbreteau a bien compris que ce n’est pas tant le contenu de son cours dont les élèves se rappelleront, mais plutôt les découvertes et les habiletés qu’ils y auront développées : « c’est l’esprit critique, les habiletés, les questions qu’ils posent. C’est ça qui est important ».

La formation des enseignants

La curiosité et la soif d’apprendre sont des éléments qui représentent le cœur du travail d’un enseignant d’histoire, selon Vivien Herbreteau : « Je ne pense pas que l’on puisse être un bon professeur d’histoire si l’on n’est pas curieux. C’est aussi simple que cela. La curiosité est vraiment ce qui va vous rendre intéressant, ce qui va vous permettre de nourrir votre réflexion, de nourrir les questions, ce qui va vous permettre de donner un meilleur cours d’histoire ». Né en France, il a déménagé en Nouvelle-Écosse à l’âge de 11 ans, et a obtenu son diplôme en enseignement au Nouveau-Brunswick. Il a aussi voyagé dans plus de 25 pays à travers le monde et considère que les connaissances qu’il y a acquises sont inestimables dans sa salle de classe. Comme il l’explique, « j’ai conduit sur trois continents. Il y a donc une certaine facette à cela. Si nous parlons de bombes atomiques, j’ai vu le bâtiment au-dessus duquel la bombe atomique a explosé à Hiroshima ». Ces éléments de son identité professionnelle influencent aussi sa manière d’interagir avec les élèves : « J’essaie de mettre l’accent sur l’aspect multiculturel et international de l’expérience humaine, qui est l’histoire, pour essayer de rapprocher les jeunes des autres peuples, en fait ». Vivien Herbreteau valorise aussi le développement professionnel et l’apprentissage tout au long de sa carrière. Ainsi, il suit régulièrement des cours au niveau universitaire. Il cultive sa passion en écoutant des balados (podcasts), en regardant des documentaires et en lisant tout ce qui lui tombe sous la main et qui pourrait enrichir son enseignement. En raison de la rapidité avec laquelle la société évolue, il estime qu’il importe de constamment rester au fait des recherches les plus récentes. Il explique par exemple que « nous vivons actuellement l’âge d’or de l’archéologie. Nous apprenons toutes sortes de choses. Chaque semaine, on fait une découverte en Égypte, par exemple ». C’est pourquoi M. Herbreteau tient tant à apprendre quelque chose de nouveau chaque jour et c’est aussi pourquoi il invite tout un chacun à « découvrir comment vous apprenez. J’aime apprendre toutes sortes de choses, mais découvrez comment vous apprenez, puis continuez à apprendre ».