Jean-François Gosselin,
Enseignant en sciences sociales

Jean-François Gosselin est enseignant en sciences sociales à l’école secondaire privée Marcelle-Mallet, située à Lévis, Québec. Il donne principalement des cours d’histoire du niveau de la 7e à la 11e année. Cette institution privée accueille une clientèle variée sur le plan socioéconomique, allant de moyen à élevé, sans pour autant sélectionner ses élèves sur la base de leurs résultats académiques. La majorité des élèves sont québécois, mais ces dernières années, l’école a connu une légère hausse du nombre d’élèves internationaux, qui représentent aujourd’hui moins de 10 % de la population étudiante. Cette diversité croissante enrichit l’expérience éducative en apportant de nouvelles perspectives à un environnement académique déjà innovant. L’école se distingue également par une intégration avancée des technologies, chaque élève ayant accès à un ordinateur portable, et par un soutien actif à l’innovation pédagogique et technologique de la part de la direction.

Marcelle-Mallet secondaire privé
Lévis, Québec

Cette image a été fournie par Jean-François Gosselin

Savoirs Autochtones

Selon Jean-François, l’enseignement de l’histoire, en intégrant les savoirs autochtones, repose sur une approche consciente qui met en lumière la diversité des perspectives autochtones, malgré les limitations imposées par les programmes scolaires.

Explorant la complexité de son identité personnelle et professionnelle, Jean-François évoque sa sensibilité envers la diversité et la façon dont elle influence son approche pédagogique. Il déclare, « je me considère quelqu’un d’assez sensible au sujet de la diversité, donc j’essaie d’inclure, même si ce n’est pas dans le programme » en faisant référence à son initiative d’introduire des éléments hors programme, comme les faits relatifs à l’Histoire des Noirs. 

Jean-François s’efforce également d’élargir les contenus à des réalités autochtones peu abordées dans les programmes officiels, mettant l’accent sur l’importance de ces questions dans l’enseignement de l’histoire du Québec et du Canada jusqu’à 1840. Il souligne l’influence des mouvements récents, tels que Idle No More et la tragédie des pensionnats autochtones, sur la sensibilité publique à ce sujet. « J’essaie d’avoir une certaine sensibilité par rapport à ça, mais c’est évident que lorsqu’on a un programme à respecter […] c’est là, mais dans [seulement] une certaine mesure », explique-t-il. Cela reflète la tension entre le respect du programme et le besoin d’intégrer des perspectives plus larges et plus actuelles, soulignant un décalage entre les programmes scolaires et les réalités sociales contemporaines.

Cette image a été fournie par Jean-François Gosselin

Engagement Civique

En s’immergeant dans le passé historique des élèves, Jean-François explore des méthodes pour engager les jeunes dans des réflexions civiques, malgré les défis liés à la temporalité des sujets abordés.

Jean-François met en lumière l’importance de l’engagement civique dans l’enseignement de l’histoire pour les élèves de troisième secondaire. Il admet que « c’est un peu plus difficile, comme on est tellement dans le passé », mais utilise des méthodes comme les éphémérides en début de cours pour faire le lien entre le passé et le présent. Ces moments permettent aux élèves de discuter d’objets historiques et de prendre position à leur propos, ce qui, selon lui, constitue une forme d’engagement civique. 

Inspiré par les travaux de Carla Peck de l’Université d’Alberta, Jean-François encourage ses élèves à établir des liens et à réfléchir à des positions historiques. Il les invite, par exemple, à analyser le gouvernement royal en Nouvelle-France ou à sélectionner des artéfacts historiques pour en expliquer l’importance culturelle et historique. Ces activités les amènent à justifier la pertinence de ces objets pour une collection de musées. Jean-François croit fermement que, bien que ces activités soient ancrées dans le passé, elles font partie intégrante de la formation civique, contribuant ainsi à développer chez les jeunes une curiosité et une empathie qui les préparent à mieux comprendre et participer au monde actuel.