Défis / Problématiques
Au moment de l’élaboration des premiers programmes d’enseignement de l’histoire au Canada, à la fin du XIXème siècle, ceux-ci participaient à la construction d’une nation marquée par les intérêts divergents entre le Canada anglophone et le Québec francophone. Les peuples autochtones et leurs histoires en étaient complètement absents, marginalisés, ou exprimés selon une perspective coloniale. Dans un Canada contemporain caractérisé par la diversité ethnoculturelle et par les efforts mis de l’avant pour s’engager dans une ère de réconciliation avec les peuples autochtones, l’objectif de construire une nation à travers l’enseignement de l’histoire ne tient plus la route. La complexité du contexte politique, social et culturel à laquelle nous faisons face requiert une relecture critique du passé et rend l’enseignement de l’histoire d’autant plus indispensable. Une pensée historique sophistiquée nécessite d’avoir développé une facilité de compréhension des concepts et des processus historiques, et d’avoir des étudiants capables de construire et de comprendre le passé de façon active plutôt que d’en recevoir passivement des versions préétablies. Bien que les programmes d’histoire et de sciences humaines et sociales au Canada aient été influencés par les développements des recherches en pensée historique, nous ne savons pas de quelle manière ces recherches ont influencé la pédagogie, l’apprentissage par les étudiants, l’évaluation et les ressources. Si le Canada entend protéger, maintenir et bonifier son image de saine démocratie, il aura besoin de citoyens instruits et engagés, capables d’une étude critique du passé. La capacité de « penser historiquement », qui implique à la fois de connaître et de faire l’histoire, aide les étudiants à établir des liens entre le passé et le présent et consiste à un transfert des savoirs qui s’avère crucial en cette ère de « fausses nouvelles ».
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Buts et objectifs généraux du partenariat
Les buts et objectifs généraux du partenariat proposé sont d’alimenter une communauté interdisciplinaire et intersectorielle de chercheurs constituée de professeurs d’histoire et de chercheurs issus des facultés d’éducation, de chercheurs autochtones, d’étudiants diplômés, d’éducateurs dans des musées, des archives, ou des sites historiques, ainsi que de professeurs en poste, afin de :
(1) dresser un état de la situation de l’enseignement de l’histoire au primaire et au secondaire;
(2) établir dans quelle mesure l’enseignement de l’histoire et des sciences humaines et sociales aide les étudiants à s’attaquer aux problématiques clés ou aux problèmes auxquels la société canadienne est confrontée de nos jours;
(3) identifier et développer des pratiques basées sur des preuves, dans l’enseignement de l’histoire, les apprentissages, l’évaluation et le développement des ressources, et évaluer leur efficacité en créant des expériences d’apprentissage puissantes et engageantes pour les étudiants, en particulier en termes de construction d’une compréhension transsystémique entre les différents systèmes de connaissances;
(4) cultiver et évaluer l’impact des communautés de pratique basées sur des recherches théoriques et empiriques en didactique de l’histoire afin de promouvoir une pensée historique engagée et critique; et
(5) à l’aide des résultats émergeant de la recherche, faire des recommandations pour des politiques basées sur des preuves en termes de programmes d’enseignement de l’histoire, de pédagogie et d’évaluation, par l’établissement proactif de liens avec les ministères de l’éducation, les facultés d’éducation, les éducateurs de musées, les organisations et parties prenantes autochtones, les éditeurs, les autres concepteurs de programmes et les enseignants en poste.
Le partenariat regroupe plusieurs parties prenantes concernées par l’enseignement de l’histoire dont des chercheurs en histoire, des chercheurs en enseignement de l’histoire issus des facultés d’éducation, des chercheurs autochtones, des étudiants diplômés et autres chercheurs, des éducateurs dans des musées, des enseignants, des ministères de l’éducation, des stratèges, ainsi que des organisations historiques et patrimoniales locales, provinciales et nationales.
Penser historiquement pour l’avenir du Canada s’appuie sur des recherches financées par le Conseil de recherches en sciences humaines.