Rachel Valois,
Enseignante d’histoire

Rachel a enseigné l’histoire du Québec et du Canada aux élèves de la troisième et de la quatrième année du secondaire, soit la 10e et la 11e année, pendant 12 ans. Elle œuvre au Collège Letendre, une école privée située à Laval, au Québec. Niché au cœur du centre-ville de Laval, le collège évolue dans un environnement multiculturel et multiethnique. Les élèves des classes de Rachel, sont issus de divers horizons culturels, autant québécois qu’international, illustrant ainsi la richesse de la diversité et du cosmopolitisme de la Province. En accord avec sa vision, le slogan du collège « On t’accepte tel que tu es »/« au collège Letendre, je réussis tel que je suis », illustre sa mission à créer un environnement inclusif où chaque individu peut s’épanouir pleinement.

Collège Letendre
Laval, Québec

Pensée historienne

Formée en enseignement de l’histoire et de la géographie au secondaire et spécialisée en didactique de l’histoire, Rachel intègre activement l’empathie historique dans son enseignement, incitant ses élèves à explorer le passé avec un regard critique et réflexif.

Grâce à sa formation en didactique et à ses partages lors de rencontres et de congrès centrés sur la pensée historienne, Rachel a développé un profond intérêt pour cet aspect déterminant de l’enseignement de l’histoire. Convaincue de son importance dans la formation d’esprits critiques, elle a décidé d’intégrer activement cette approche dans son enseignement. 

En effet, Rachel s’investit dans le développement de la notion « d’empathie historique », convaincue de son importance dans la compréhension du passé. Elle invite ses élèves à porter « des lunettes [des acteurs historiques] d’autrefois et non pas les leurs ». Dans l’une des activités qu’elle avait développées, Rachel faisait explorer  le quotidien d’un immigrant en Nouvelle-France en 1713. Dans cette activité, elle guidait les élèves à travers une exploration profonde des expériences vécues par ces immigrants, en les encourageant à « se mettre dans leur peau à travers des faits historiques » afin de comprendre leurs conditions de vie et leurs motivations pour se diriger vers de nouvelles terres, à l’époque. Les élèves devaient rédiger un journal, dans lequel ils devaient raconter le quotidien de l’immigrant pendant la traversée, lors de son installation sur sa terre et pendant son quotidien de colon en Nouvelle-France.

Rachel essaie régulièrement de susciter la réflexivité de ses élèves à travers une démarche d’enquête visant à mieux comprendre le passé et à l’appréhender de manière critique. Elle insiste sur le fait que les gens du passé ne vivaient pas de la même manière que ceux d’aujourd’hui. Les élèves arrivent à comprendre que les injustices du passé deviennent souvent des droits acquis pour un jeune qui est né dans les années 2000. Pour elle, cette démarche les prépare à devenir des citoyens informés et engagés, capables de comprendre les enjeux complexes de leur société et d’envisager des solutions, car ce sont eux qui participeront aux luttes de demain.

Enseignement et apprentissage

Plongeant au cœur de l’enseignement de l’histoire, Rachel dépeint une approche pédagogique où les élèves se retrouvent immergés dans une quête profonde pour comprendre les valeurs fondamentales du Canada moderne et les défis liés à la justice sociale.

Pour Rachel, enseigner l’histoire ne se limite pas à la transmission de faits et de dates. C’est une occasion de captiver ses élèves en les connectant à leur propre vécu. Elle s’efforce de créer un environnement d’apprentissage où les élèves peuvent se sentir engagés et inspirés à explorer le passé pour mieux comprendre le monde dans lequel ils vivent.

Rachel reconnait le défi d’enseigner une matière qui peut sembler éloignée ou peu excitante pour des adolescents en pleine construction de leur identité. Son objectif est de rendre l’histoire vivante et significative. Pour Rachel, il s’agit de stimuler leur réflexion et leur compréhension du monde qui les entoure. Pour elle, « ce qui est important dans l’histoire du Canada, [ce sont] les valeurs que le Canada a aujourd’hui : la démocratie, la liberté d’expression […] c’est avec ça que je vais aller les rattacher ». 

Rachel intègre dans son enseignement une sensibilisation aux injustices sociales dans diverses sociétés. Elle s’engage à aborder ce thème en éclairant ses élèves sur les questions liées aux femmes victimes de violences conjugales, à la disparition des femmes autochtones, mettant en évidence le manque d’enquêtes dans de nombreux cas. Elle souligne aussi le parallèle avec la situation aux États-Unis, où la communauté noire est confrontée à des problèmes similaires. Pour elle, « [les] valeur[s] de justice et d’égalité, ces deux valeurs-là sont extrêmement importantes » et doivent être défendues et promues en enseignant l’histoire.