Kevin Foster,
Enseignant en études sociales au palier secondaire

Enseignant depuis 24 ans, Kevin Foster enseigne l’histoire du Canada, l’histoire moderne et la psychologie à des élèves de la 10e à la 12e année. Depuis les cinq dernières années, il enseigne à l’école secondaire Bernice MacNaughton, école secondaire anglophone diversifiée et en croissance qui est située à Moncton, au Nouveau-Brunswick. Bien qu’elle compte parmi les plus petites écoles secondaires anglophones de Moncton, l’école de Kevin, comme toutes les écoles secondaires de la région, connaît une croissance exponentielle. Cet établissement se trouve dans un quartier modérément aisé de la ville qui accueille de plus en plus de nouveaux arrivants originaires du Vietnam, de la Chine, de la Corée, de l’Inde et d’Ukraine. Les élèves des classes de Kevin proviennent de divers milieux, y compris ceux arrivés récemment au Canada en provenance de régions touchées par des conflits et des guerres. Kevin souligne aussi l’importance de la culture acadienne dans le sud du Nouveau-Brunswick, où se trouve son école, et les efforts récents déployés par la communauté scolaire pour aborder l’héritage de la colonisation et la Confédération Wabanaki. 

Bernice MacNaughton High School
Moncton, New Brunswick

ENSEIGNEMENT ET APPRENTISSAGE

La pratique pédagogique de Kevin Foster est influencée par les origines diverses de ses élèves ainsi que par la riche histoire des cultures acadienne et autochtone de la région.  

Les origines des élèves ont une grande influence sur les pratiques d’enseignement de Kevin. Au lieu d’enseigner uniquement des points de vue canadiens ou internationaux particuliers, Kevin présente un éventail de voix qui offrent des points de vue variés sur l’histoire. Il explique que lui et sa communauté d’éducateurs reconnaissent l’importance d’inclure « des voix et des expériences que les élèves n’ont peut-être pas entendues auparavant ou qui proviennent de leur pays d’origine ».

Kevin ajoute que, lorsqu’il enseigne l’histoire, il inclut intentionnellement des voix qui ont été historiquement marginalisées en plus de celles qui représentent les origines de ses élèves. Il accorde une attention particulière aux points de vue des Micmacs et des Acadiens en raison de leur présence historique dans le sud du Nouveau-Brunswick. 

« J’ai la chance de pouvoir exploiter les voix de la communauté autochtone et de la communauté acadienne, explique Kevin. Même dans le cadre du cours d’histoire du Canada, malgré la très grande influence des Acadiens dans le sud du Nouveau-Brunswick, ces voix n’ont pas vraiment été intégrées dans le programme-cadre. »

Kevin s’inspire des expériences qu’il a vécues comme enseignant dans d’autres communautés pour diversifier son enseignement : « J’ai eu le privilège d’enseigner dans une communauté autochtone, dans un autre pays et dans diverses provinces, et je pense que je m’inspire souvent de ces expériences. »

FORMATION À L’ENSEIGNEMENT

Kevin attribue une grande partie de son succès comme enseignant aux conseils et au soutien qu’il reçus de ses pairs, de ses mentors et de ses collègues. 

Il est reconnaissant d’avoir travaillé, dès son programme de formation initiale à l’enseignement et tout au long de sa carrière, avec des personnes qui valorisent l’enseignement des sciences sociales.

« J’ai eu la chance de côtoyer des personnes qui considéraient l’enseignement de l’histoire, l’enseignement des sciences sociales, comme une discipline importante et à part entière. Ils se voyaient différemment de la section d’histoire. » Les relations de Kevin avec ses professeurs d’université ont eu une grande influence sur sa pratique enseignante, et il continue de « tenir ces personnes en très haute estime ».

Kevin est resté en contact avec ses anciens professeurs et a élargi son cercle de collègues aux vues similaires dans son propre district et dans tout le Canada.

« J’ai la chance de faire partie de réseaux d’enseignants en études sociales, au niveau du district, de la province et du pays. Par exemple, je suis directeur du Réseau pour l’enseignement des études sociales du Canada, explique Kevin. J’ai beaucoup de chance de vivre ces expériences et de pouvoir échanger des idées avec d’autres. »

Kevin encourage les autres enseignants à profiter des communautés de soutien mises à la disposition des enseignants d’histoire, citant une grande disponibilité d’occasions de perfectionnement professionnel. « Je pense vraiment qu’il fut un temps où l’on pouvait dire que, sur le plan du perfectionnement professionnel, la plus grande plainte était qu’il n’y avait jamais de ressources. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. »

PROGRAMME-CADRE ET RESSOURCES

Kevin investit ses élèves dans l’apprentissage de l’histoire en apportant des artéfacts historiques dans sa classe.

Et pour chaque artéfact, il construit un récit afin d’intéresser les élèves à son histoire. 

« Lorsque je montre un artéfact à mes élèves, on dirait un épisode de Canadian Pickers ou de Antiques Roadshow, explique Kevin au sujet de la présentation d’artéfacts à ses élèves d’histoire. Je leur donne en quelque sorte une histoire, qu’elle soit rigoureusement vraie ou non. »

Bien que Kevin aime rendre ses cours d’histoire amusants, l’utilisation d’artéfacts en classe vise à encourager les élèves à poser des questions sur l’histoire et à faire des déductions sur le passé. Cela aide les élèves à comprendre la vie dans le passé d’une manière plus approfondie qu’en lisant un manuel.

« Les élèves peuvent ainsi utiliser un peu leurs compétences de déduction, explique Kevin. J’utilise toujours cet exemple pour montrer comment on peut décomposer quelque chose de totalement inconnu en plusieurs unités. »

L’objectif de Kevin est de permettre aux élèves de devenir des enquêteurs de l’histoire. 

« J’insiste sur l’idée qu’on apprend l’histoire en rassemblant des éléments d’information et qu’on devient enquêteur en examinant chaque partie d’un artéfact. Je leur dis : ‘Très bien, regardez au verso, regardez sur le côté. Y a-t-il des indices? Si vous êtes un enquêteur, quels sont les indices que vous pouvez utiliser pour raconter l’histoire de cet objet? Cela aide vraiment un grand nombre d’élèves à s’investir. »

Cocréé par Kevin Foster et Abigail Smith